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Sénégal : tensions politiques entre Ousmane Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye
Sénégal : tensions politiques entre Ousmane Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye Le 10 juillet 2025, lors d'une réunion du parti PASTEF à Dakar, le Premier ministre Ousmane Sonko a prononcé un discours particulièrement virulent qui a secoué la scène politique sénégalaise. Pour la première fois, il a publiquement exprimé son désaccord avec le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, remettant en question son autorité et son absence de soutien face aux nombreuses attaques dont il dit être victime. Sonko a dénoncé un "problème d’autorité" au sommet de l’État, estimant que le président devait assumer pleinement ses responsabilités ou lui laisser les coudées franches pour gouverner. Il a aussi critiqué l’inaction face aux campagnes de dénigrement qu’il subit, appelant à plus de fermeté de la part du chef de l’État. Cette sortie médiatique marque un tournant et laisse entrevoir de réelles tensions au sommet de l’exécutif sénégalais. Ce discours soulève de nombreuses interrogations sur l’équilibre du tandem présidentiel, autrefois perçu comme uni et cohérent. Il relance également le débat sur la capacité du pouvoir en place à mener les réformes promises, dans un contexte de fortes attentes populaires.
POLITIQUE
7/12/20253 min temps de lecture


qu'est ce qui s'est passé entre les deux amis ?
ce ci subvient après le voyage de bassirou au usa ?
Le jeudi 10 juillet 2025, à l’occasion d’une réunion politique marquante du parti PASTEF, le Premier ministre Ousmane Sonko a prononcé un discours résolu au ton particulièrement vindicatif. C’était l’occasion de l’installation officielle du Conseil national du mouvement, mais aussi le cadre d’une attaque directe, sans précédent, envers le président de la République, Bassirou Diomaye Faye – un geste inhabituel dans l’unité proclamée du tandem exécutif.
Au fil de son intervention, Sonko a affirmé que le Sénégal ne souffrait pas d’une crise économique ou sécuritaire aiguë, mais souffrait avant tout « d’un problème d’autorité », voire d’« absence d’autorité » : un constat lancé comme une flèche à l’encontre de la direction de l’État. En dénonçant cette faiblesse institutionnelle, il visait implicitement un manque de soutien de la part du président Faye envers son Premier ministre.
Sonko a reproché à Bassirou Diomaye Faye de ne pas « trancher » suffisamment et de faire preuve de passivité face aux attaques répétées contre sa personne. Selon lui, il est inadmissible que « un homme, père de famille et chef d’institution, soit traîné quotidiennement dans la boue au nom de la liberté d’expression ». Et de préciser : ces attaques pourraient faire cesser si le président décidait « de s’y opposer fermement ». Il a ainsi posé un ultimatum clair : soit le président prend ses responsabilités, soit il lui sera préférable de le « laisser gouverner ».
Dans la foulée, Sonko a lancé un appel explicite pour qu’on le « laisse gouverner », dénonçant un manque criant de marge de manœuvre dans la mise en œuvre des réformes promises après les élections de 2024. Il a interpellé le président : « J’interpelle le président Bassirou Diomaye Faye pour qu’il prenne ses responsabilités, sinon qu’il me laisse faire », avant d’ajouter une injonction à la justice pour qu’elle accélère la reddition des comptes.
Ces propos reflètent une volonté de prendre le plein contrôle de l’exécutif et de définir un rapport de forces plus affirmé à l’intérieur du pouvoir.
La presse sénégalaise n’a pas tardé à interpréter ces critiques comme un signe de tensions croissantes entre Sonko et le président : le quotidien L’Enquête y a vu un « divorce en live ». Pour le politologue Moussa Diaw, il s’agit de « divergences importantes » à la tête du pays, et ces tensions soulèvent de réelles interrogations sur la viabilité du duo exécutif à moyen terme.
Cette fracture s’inscrit dans un contexte plus large de divergences internes au sein de PASTEF, notamment suite à des nominations controversées (comme celle d’Aoua Bocar Ly au CNRA) qui ont déclenché des critiques vives de députés influents et suscité l’intérêt de Sonko dans la procédure de nomination du président.
Il faut rappeler que moins d’un an plus tôt, en juin 2024, à une conférence de jeunesse du parti, Sonko avait loué publiquement les mérites de Faye, affirmant qu’il était préférable que ce dernier soit président plutôt que lui-même . Plus récemment, en janvier 2025, Sonko avait rappelé l’importance du respect des institutions, y compris l’institution présidentielle, après des tensions internes autour de nominations ministérielles .
Ce discours du 10 juillet marque une rupture : il montre un Premier ministre visiblement exaspéré de ce qu’il perçoit comme une faiblesse et une hésitation du chef de l’État à le défendre. Il illustre aussi un positionnement de Sonko comme figure centrale du pouvoir, capable de dire publiquement au président qu’il doit s’affirmer… ou se retirer.
Cette narration renforce l’image d’un exécutif aux équilibres fragiles : d’un côté, un président Faye élu en mars 2024 avec 54 % des voix, porteur d’un message de réconciliation et de rupture (avec une majorité de 130 sièges sur 165 à l’Assemblée pour PASTEF); de l’autre, un Premier ministre charismatique, perçu comme l’âme politique du mouvement, souhaitant imposer son rythme et sa vision.
La divergence ouverte entre Sonko et Faye pourrait fragiliser la cohésion interne du parti. Elle soulève plusieurs enjeux : une mise en cause de l’autorité présidentielle, une remise en question du binôme exécutif, et un risque de fragmentation autour de personnalités influentes du parti.
Pour l’opposition, cela représente une opportunité : créer un front uni contre un pouvoir potentiellement divisé est l’un des objectifs de la coalition FDR, regroupant 71 partis adverses à PASTEF ).
le discours vindicatif d’Ousmane Sonko du 10 juillet, cible directe de Bassirou Diomaye Faye, loin d’être un simple coup de colère, symbolise une aspiration à une direction plus affirmée de l’État. Il pourrait entamer la dynamique politique interne de PASTEF et ouvrir une phase nouvelle dans l’équilibre entre le président et son Premier ministre.